Christian Signol – Les Messieurs de Grandval

TitrePerdition (10)

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Les Vignes de Sainte-Colombe, Ce que vivent les hommes… les sagas de Christian Signol ressuscitent avec bonheur des époques révolues, des personnages inoubliables. Du milieu du XIXe siècle à l’aube du XXe siècle, le romancier fait revivre ici une petite fonderie aux confins du Périgord et du Limousin, sur laquelle règne la dynastie des Grandval. Dans la vallée de l’Auvézère, on est maître de forge de père en fils, et Fabien, l’aîné, succédera au patriarche Éloi, fût-ce au prix de son bonheur, de sa liberté.

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hhhhhhIl y a des livres qui vous marquent à jamais, et ce livre m’a fait ressentir une palette d’émotions comme rarement un livre l’aurait fait. Christian Signol nous offre ici un roman profondément ancré dans la douceur des souvenirs, la nostalgie douce-amère de l’enfance où rien n’est impossible et où tout semble fait pour durer éternellement, mais aussi la cruauté d’un amour contrarié, ou encore la fatalité des temps qui changent. Un chef-d’œuvre d’émotions criant de vérités intemporelles.

Nous suivons la vie de Fabien depuis ses 12 ans jusqu’au crépuscule de sa vie, où il nous raconte son quotidiengfd en tant que fils du maître de forge, jusqu’à devenir lui-même maître-forgeron. Tout semble aller pour le mieux, dans l’insouciance de sa jeunesse, où ses journées sont remplies de grands espaces, de liberté, de convivialité, et surtout d’un bonheur absolu. Il apprend le métier de forgeron aux côtés d’un père autoritaire et peu chaleureux, qui dirige son domaine d’une main de fer, mais qui va lui enseigner beaucoup de choses. Parallèlement, il tombe amoureux de Lina, une jeune fille issue d’une famille de métayers du domaine. Cet amour semble impossible, mais il ne cessera jamais de perdurer et de le hanter toute sa vie, prenant des aspects tragiques mêlés à des moments de bonheur douloureux.

ferfLes années passent, et Fabien grandit, devenant progressivement un homme. Un homme qui se rend compte que les temps changent, car en effet, une période troublée de transition débute avec la fin de la royauté et les conséquences de la révolution, alors que les idées républicaines commencent à peine à s’imposer dans l’esprit des paysans. Il apprend peu à peu à affronter cette époque en mouvement qui dévore l’ancien monde qu’il chérissait tant. Il fera face à de nombreux bonheurs, des malheurs et des adversités, mais sans jamais se décourager, gardant vivace la flamme qui l’anime pour les générations à venir et espérant que Grandval survive et continue à prospérer.

Christian Signol réalise la prouesse de nous raconter une vie entière en à peine 340 pages, sans longueurs nigbgbggb temps morts, tout en nous donnant l’impression de la vivre pleinement aux côtés de Fabien, en ressentant chaque émotion. En vérité, 340 pages peuvent sembler courtes, mais l’auteur les manie tel un virtuose, mêlant une poésie emplie de nostalgie et d’espoir. En effet, le style d’écriture de l’auteur est d’une telle poésie dans la façon dont sa plume nous décrit les choses que j’avoue avoir versé quelques larmes, pour ainsi dire. Il a cette manière exceptionnelle de décrire une odeur, une sensation, le souffle du vent, ou encore la beauté de paysages verdoyants qui s’étendent à perte de vue. Il y a des livres qui vous emportent tellement que vous craignez de mal en parler, de ne pas pouvoir leur rendre justice et celui-ci en fait clairement parti.

En conclusion, un coup de cœur dont je ne suis pas sorti indemne, une ode à la douceur, à l’insouciance, aux combats de la vie, à l’amour de la terre, aux amours interdits et au destin brisé. C’est un hommage à la vie paysanne que j’aime tant, porté par un auteur qui nous offre ici un chef-d’œuvre.

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